Reconstitution de la brouette créée pour la performance Se vendre sur les marchés en petits morceaux, 1976
ORLAN expose, à la suite de sa performance Se vendre sur les marchés en petits morceaux, la brouette utilisée. Cette performance consistait à vendre des photographies des parties de son corps en noir et blanc collées sur bois et détourées, propulsées sur une charrette dans un marché de légumes, tels des produits alimentaires à côté des étals de carottes, de poireaux et de pommes de terre…
Il y avait aussi une pancarte avec les prix des parties de son corps où il était écrit “est-ce que mon corps m’appartient?” “Garanti pure ORLAN sans colorant ni conservateur”.
Il s’agissait de questionner la manière dont la représentation fragmentaire transforme notre rapport au réel. Cette problématique de l’objectivation et du morcellement corporel amène à s’interroger sur le droit à disposer de son corps en lien avec le contexte historique et social, le droit de vendre la représentation de son corps alors que vendre son corps est interdit.
ORLAN & ORLANoïde, Strip-tease artistique, électronique et verbal, exposition Artistes et Robots Grand Palais, Paris, 2018
ORLAN réalise l’ORLANoïde, un work in progress, en 2018 dans le cadre de l’exposition Artistes et Robots au Grand Palais curatée par Laurence Bertrand Dorléac et Jérôme Neutres. Il s’agit d’un robot humanoïde avec le visage d’ORLAN doté d’intelligence artificielle ainsi que d’intelligence collective et sociale.
Le robot, muni d’un générateur de textes et d’un générateur de mouvements, parle avec la voix d’ORLAN, car elle a enregistré 22 000 mots ensuite placés dans des MP3 séparés. L’artiste a travaillé en collaboration avec Jean-Pierre Balpe, un véritable pionnier qui a mis en ligne sur son site un générateur de texte en open source. L’installation était composée du robot et de deux grands écrans à LED avec des vidéos. L’une des vidéos était un théâtre du deep learning, les autres consistaient en des performances filmées questionnant notre époque : « J’ai faim, j’ai soif, mais ça pourrait être pire », « No baby no, où sont les écolos ? » et « Pétition contre la mort ».
C’est une œuvre témoignant de son intérêt pour l’hybridité, pour le corpsmachine, pour la sculpture, pour l’interactivité.
La mise en place de l’installation technique au Grand Palais a été assurée par Nicolas Gaudelet (Voxels Productions).
Actuellement, ORLAN travaille avec la société RASPIAUDIO pour développer le robot à l’aube de son exposition rétrospective au SESC Paulista de São Paulo, Brésil curatée par Alain Quemin.
ORLAN réalise Un grand cru réinventé dans le cadre d’une œuvre caritative au bénéfice de La Source de Gérard Garouste. ORLAN recouvre une bouteille de vin avec une housse argentée sur laquelle elle colle une photographie de la 4ème Opération-Chirurgicale-Performance dite Opération réussie. Sur cette image, l’artiste se trouve avant l’opération en train de manger de vrais et de faux raisins. Elle ajoute des raisins en plastique pour couronner la bouteille en référence à sa performance.
Plis Mouvants, 3D printing, 2012
Les œuvres réalisées par ORLAN avec des drapés semblent venir de la Victoire de Samothrace qu’ORLAN a vu très jeune sur les murs de son école en passant par les plis Baroques de Bernin. Elle est pour ORLAN un exemple extraordinaire de force et de dynamisme. En 2012, l’artiste réalise une série nommée Plis Mouvants où elle met en scène des drapés baroque réalisés par l’ordinateur dans la continuité de son Étude Documentaire. Cette série de 36 œuvres a été réalisée sous forme de tirage lenticulaire ce qui crée du mouvement et fait évoluer les plis en fonction des positionnement du spectateur. ORLAN y met des références organiques au corps mouvant, en torsion, à des sexes féminins.
Différences et Répétitions, Robes sans corps : Sculptures de plis, résine, 2010
Ces quatre sculptures de plis s’inscrivent dans la filiation du travail d’ORLAN sur le drapé baroque. En effet, dès les années 1980, ORLAN, drapée dans des plis savants, dialoguait avec l’histoire de l’art et en particulier la statuaire du Bernin.
À l’occasion de son exposition à l’Abbaye de Maubuisson en 2009, ORLAN crée cette nouvelle série. Les religieuses en entrant dans les ordres, souvent malgré elles, dans cette abbaye en prenant la robe, l’uniforme, devaient accepter la loi du silence et perdre leurs corps et ses plaisirs.
ORLAN a voulu créer des robes sans corps montrées sur un podium passant entre les colonnes gothiques comme si c’était un défilé de mode, avec quatre sculptures fabriquées sans moule. Elles – ressemblant à des robes et dont l’aspect de surface diffère – soulèvent la question de la copie et du clonage, de la différence et de la répétition. La série a été fabriquée sans moule, chaque sculpture est unique et a sa propre identité avec d’infini nuances. Pourtant, elles se ressemblent comme si elles étaient sorties d’un même moule en apparence, seul le « revêtement » final paraît les différencier mais si on regarde avec plus d’attention, il est possible de percevoir que chaque pli a des courbes et des tensions différentes et que certains plis sont très organiques comme le grand pli de devant qui ressemble à une énorme vulve.
Elles relient les époques (du gothique au pop’art en passant par le baroque) et la permanence des représentations. Le corps absent est à la fois celui des religieuses ayant séjourné à l’abbaye, de l’artiste, et des mannequins se produisant dans les défilés de mode.
Dans la filiation du Baiser de l’artiste, performance historique d’ORLAN présentée en 1976 à la FIAC, ces quatre pièces stigmatisent les représentations stéréotypées de la femme. Elles nous rappellent, à travers le principe du CORPS-SCULPTURE, exploité de longue date dans l’œuvre d’ORLAN, que le corps est éminemment politique. Pour l’artiste, ce corps peut et doit devenir le lieu où s’exprime la liberté de l’individu et où s’incarnent sans contrainte ces différences.
ORLAN a conçu en 2009 une vanité très actuelle intitulée Un ORLAN-Corps de crânes. Pour créer cette œuvre, l’artiste s’est rendue à la clinique de Turin à Paris pour faire scanner son crâne. Cette œuvre a été produite grâce aux logiciels que le groupe de désigner les Sismos avait mis en place et qui était reliés à une imprimante 3D. Il se trouve que les radiographies qui ont été faites, programmées uniquement dans le but de réaliser une œuvre, ont permis aux médecins de détecter une infection très importante dans ses sinus qu’elle a donc pu faire soigner à temps. L’art est thérapeutique.
Bump-Load, sculpture lumineuse en fibre optique , 2009
ORLAN, qui a souvent fait de son propre corps le matériau de son œuvre, a conçu une sculpture interactive dans laquelle elle hybride son corps à celui d’une femme africaine. Cette œuvre s’inscrit dans les Self-hybridations africaines.
La sculpture est réalisée en résine et contient des atomes de coltan sur le socle en fibre optique et lumineuse. ORLAN interroge la dangerosité du sol africain d’où est extrait le coltan. Cet être mutant s’inscrit entre techno-cyber et ethno-futurisme.
Dans l’installation, les parties lumineuses de la sculpture réagissent à la présence des visiteurs. Lorsque le public arrive dans l’une des trois zones lumineuses de l’installation, la programmation lumineuse de la sculpture évolue. L’interaction repose sur la confrontation entre la respiration organique et vivante de la sculpture et la surface agitée au sol, décorée de motifs d’atomes de coltan. Ce minerai utilisé en électronique est une nouvelle ressource dont l’exploitation est à la fois source de richesses et de très importants conflits géopolitiques, d’où sa présence en tant que bijoux dans le corps de la sculpture et comme éléments d’instabilité sur le socle.
Robes sans corps : Sculptures de plis, papier craft et draps du trousseau, 2002
On a dit que le baroque était le monstre du classicisme, et que les femmes étaient le monstre de l’homme ! Les détracteurs du baroque disent qu’il est de très mauvais goût, qu’il est dans le “trop”.
En 1980, ORLAN voyage en Italie pour étudier le baroque et comprendre cette aversion. Ce voyage d’étude lui a permis de repérer des œuvres d’une très grande importance dans l’Histoire de l’Art. Le baroque a beaucoup apporté à ORLAN qui a travaillé autour de cette problématique pendant plus de dix années dans sa grande série Etude Documentaire : le Drapé-le Baroque.
La culture judéo-chrétienne nous demande de choisir entre le bien « ou » le mal. Le baroque a invité l’artiste à réfléchir sur ce « ou » et à utiliser le « et » : le bien « et » le mal car dans l’œuvre du Bernin qui l’a beaucoup inspirée, il nous montre La Sainte-Thérèse jouissante de la flèche de l’ange dans une extase extatique « et » érotique. Jacques Lacan en a beaucoup parlé dans son ouvrage Encore.
La plupart de ses œuvres sont parties de cette leçon du baroque.
ORLAN lit beaucoup depuis son plus jeune âge. C’est l’une de ses premières ouvertures au monde et à son émancipation. ORLAN crée deux séries photographiques en noir et blanc. Dans la première, Littérature pour se tenir bien droite, ORLAN se met en scène avec des piles de livres qu’elle avait dans son atelier.
Le concept est d’illustrer comment la lecture à permis à l’artiste de se tenir droite, de parler haut et fort, avec des contenus grâce à la connaissance. Cette démarche lui a permis de s’émanciper de sa classe sociale ouvrière, souvent peu instruite, pour atteindre un niveau culturel et intellectuel supérieur. C’est le début de sa reconstruction interne.
La deuxième série, ORLAN debout dans son carcan de livres, montre combien la lecture fait souffrir, empêche le corps de bouger. ORLAN se présente avec une structure en bois qu’elle porte telle une prothèse corporelle sur laquelle elle a collé des livres. Ce geste montre le poid de la lecture sur le corps, sur les épaules.
ORLAN-CORPS (instrument de mesure), photo collée sur bois, résine, 2002
ORLAN a créé un nouvel instrument de mesure : l’ORLAN-CORPS. ORLAN a utilisé cet objet pendant ses performances des MesuRAGES pour mesurer des rues portant le nom de stars historiques (la plupart bien sûr sont des hommes, sauf quelques rares exceptions) et pour mesurer des institutions culturelles comme le Guggenheim (Espagne), le musée Saint-Pierre des Beaux-arts à Lyon, le Centre Georges Pompidou (France), le musée Andy Warhol à Pittsburg (USA) et le M HKA à Anvers (Belgique). ORLAN a aussi mesuré l’unité Le Corbusier à Firminy et le Vatican.
Il s’agit d’une matérialisation de l’ORLAN-CORPS. Il s’agit d’une latte en bois dont la mesure correspond à la taille d’ORLAN. D’un côté se trouve l’inscription en lettres rouges gravées sur noir “ UN ORLAN-CORPS” et de l’autre côté dix représentations d’ORLAN brandissant le liquide de rinçage…
ORLAN expose cet ORLAN-CORPS sur un grand socle blanc et conservé et sacralisé dans une cloche en plexiglass.
Un an après sa première série des Self-hybridations précolombiennes, ORLAN continue sa réflexion sur les standards de beauté non-occidentaux en créant la série des Self-hybridations Africaines en souvenir de tous ses passionnants voyages d’étude en Afrique qui ont tant marqué sa jeunesse.
Cette série consiste en une série de photographies noir et blanc basée sur les photos éthnographiques, les premières photos où l’on va photographier l’Autre. ORLAN en réalise aussi quelques-unes en couleur ainsi que des sculptures en résine de personnages mutants notamment exposés à la biennale d’art contemporain de Lyon en 1999 : “Partage d’exotismes”, dont le commissaire d’exposition était Jean-Hubert Martin.
Dans sa série ORLAN crée une oeuvre-manifeste “Femme Surmas avec Labret et Visage de Femme Euro-Stéphanoise avec bigoudis” qui démontre que la beauté n’est qu’une question d’idéologie dominante dans un lieu historique et géographique.
ORLAN présente une femme avec un énorme labret, très confiante et sûre de sa capacité de séduction car dans sa tribu, plus le labret est grand, plus la femme est désirable. Si nous portions un labret ici et maintenant, dans notre culture occidentale, nous serions désignées par tous et toutes comme des “monstres imbaisables” !
Étude documentaire : Le Drapé-Le Baroque : Skaï and Sky et vidéo. Installation et Effigie des Vierges Blanche et Noire en Assomption sur Moniteur Vidéo Jouant des Pistolets, photos collées sur bois et détourées, 1985
ORLAN manipule ses différentes effigies collées sur bois et détourées, 1981
Étude documentaire : Le Drapé-le Baroque. Chapelle élevée à moi-m’aime (Mise en scène pour une Sainte), sculpture de Sainte-ORLAN en résine, Espace Lyonnais d’art contemporain, 1980,
ORLAN crée une statue de Sainte-ORLAN en résine avec de beaux drapés, un seul sein dénudé et un doigt levé vers le ciel pour son installation La Chapelle élevée à moi-même (mise en scène pour une Sainte). Elle condense divers aspects de la réflexion de l’artiste sur le baroque en une extravagante installation sensorielle. Montée pour l’exposition Made in France à l’Espace lyonnais d’art contemporain, la chapelle monumentale mesurait 10m².
À la fois installation et lieu de performance, la Chapelle fonctionnait comme une œuvre d’art en l’absence de l’artiste et comme un décor conçu pour la performance finale. L’entrée était décorée de tentures artistquement drapées et surmontées d’une photo en noir et blanc Sein unique, Monstration phallique. Une fois entrée, le visiteur était confrontée à un théâtre personnel constitué d’éléments réels, artificiels et virtuels en 3D :des fleurs de plastiques mélangées à des lys et à des arums, un hologramme représentant un ange, des colombes vivantes. Des plaques en marbre vrai et faux en photographies d’ORLAN en madone étaient posées sur le sol devant la statue, et une série de colonnes de l’Opéra de lyon formait un demi-cercle autour d’elle. Derrière la statue, elle avait placé une grande auréole formée de miroirs, en fait un moniteur vidéo qui montrait l’espace et une partie de son visage sculpté, accentuant l’effet de perspective créé par la combinaison des éléments architecturaux. Le titre renvoie à sa propre canonisation ironique, à son appropriation du rôle de la Sainte et la désignation par elle-même d’un lieu destiné à un culte du vrai et du faux mélangeant vivant et artificiel
ORLAN brandit le liquide de rinçage, effigie, photo collée sur bois et détourée, 1980
Cette œuvre est constituée d’une effigie d’ORLAN brandissant le liquide de rinçage des MesuRAGEs. Il s’agit d’une photo noir et blanc collée sur bois et détourée.
Le protocole des MesuRAGEs est très précis : ORLAN enfile une robe faite avec les draps de son trousseau, toujours la même jusqu’à usure, complète ou presque.
Après avoir mesuré le lieu déterminé à l’aide de son corps en s’allongeant au sol et en traçant un trait à la craie derrière sa tête, puis avoir comptabilisé le nombre de fois que son corps est contenu dans cet espace, elle quête de l’eau, ôte sa robe et la lave en public. Elle fait des prélèvements de cette eau sale, qu’elle place dans des flacons qui seront ensuite étiquetés, numérotés et cachetés à la cire pour faire une petite édition avec la photo du constat.
Ensuite, ORLAN expose dans des galeries ou des musées ces prélèvements ainsi que les constats, des photographies et des vidéos, des plaques commémoratives, l’effigie grandeur nature de la dernière pose, la robe ou encore l’étalon ORLAN-CORPS, tous reliquats concrets de ces moments éphémères. Ces performances sont une remise en jeu du corps. Dans la vie, on n’a pas qu’un corps, on a des corps et des corps très différents.
ORLAN comme gardienne de l’ORLAN-CORPS, effigie, photo collée sur bois et détourée,1980
Cette œuvre est composée de deux effigies d’ORLAN posés sur des socles, arborant chacune un ORLAN-CORPS. Il s’agit d’une photo noir et blanc de son corps collée sur bois et détourée à l’échelle 1 L’ORLAN-CORPS est une unité de mesure qu’ORLAN a créée pour les MesuRAGEs. L’effigie d’ORLAN montrée vêtue de la robe des MesuRAGEs en draps du trousseau.
Ces deux effigies “gardent” un ORLAN-CORPS exposé sur un socle et préservé par une cloche en plexiglas.
Le protocole des MesuRAGEs est très précis : ORLAN enfile une robe faite avec les draps de son trousseau, toujours la même jusqu’à usure, complète ou presque. Après avoir mesuré le lieu déterminé à l’aide de son corps en s’allongeant au sol et en traçant un trait à la craie derrière sa tête, elle se retourne, avance à quatre pattes puis comptabilise le nombre de fois que son corps est contenu dans cet espace grâce à son unité de mesure l’ORLAN-CORPS en comptant à voix haute avec plusieurs témoins. A la fin, elle quête de l’eau, ôte sa robe et la lave en public puis elle garde l’eau sale de la robe dans un récipient en verre.
Ensuite, ORLAN expose dans des galeries et des musées ces prélèvements ainsi que les constats, des photographies et des vidéos, des plaques commémoratives, l’effigie grandeur nature de la dernière pose, la robe ou encore l’étalon ORLAN-CORPS, tous reliquats concrets et pièces à conviction de ces moments éphémères. Ces performances sont une remise en jeu du corps.
Étude documentaire : Le Drapé-le Baroque : Buste en marbre d’ORLAN en Sainte-ORLAN, 1978
On a dit que le baroque était le monstre du classicisme, et que les femmes étaient le monstre de l’homme ! Les détracteurs du baroque disent qu’il est de très mauvais goût, qu’il est dans le “trop”.
En 1980, ORLAN voyage en Italie pour étudier le baroque et comprendre cette aversion. Ce voyage d’étude lui a permis de repérer des œuvres d’une très grande importance dans l’Histoire de l’Art. Le baroque a beaucoup apporté à ORLAN qui a travaillé autour de cette problématique pendant plus de dix années dans sa grande série Etude Documentaire : le Drapé-le Baroque.
La culture judéo-chrétienne nous demande de choisir entre le bien « ou » le mal. Le baroque a invité l’artiste à réfléchir sur ce « ou » et à utiliser le « et » : le bien « et » le mal car dans l’œuvre du Bernin qui l’a beaucoup inspirée, il nous montre La Sainte-Thérèse jouissante de la flèche de l’ange dans une extase extatique « et » érotique. Jacques Lacan en a beaucoup parlé dans son ouvrage Encore.
La plupart de ses œuvres sont parties de cette leçon du baroque.
La sculpture en marbre intitulée Étude documentaire : Le Drapé-le Baroque représente le buste d’ORLAN en Sainte-ORLAN, costumée en madone avec les draps du trousseau.
ORLAN a réalisé beaucoup de sculptures, en utilisant des matériaux et des techniques très variées : résine, papier kraft, marbre de carrare, 3D printing…
Elle s’est longtemps intéressée au baroque et a réalisé de nombreuses études documentaires.
Le Baiser de l’Artiste,effigies, photos collées sur bois et détourées, socle et accessoires, 1977
Le baiser de l’Artiste (1977) est une grande sculpture composée d’un piédestal peint en noir. D’un côté, debout l’effigie d’ORLAN grandeur nature en photo noir et blanc, déguisée et drapée en madone.
Pour 5 francs, il était possible de mettre des cierges à Sainte-ORLAN.
De l’autre, une photographie noir et blanc grandeur nature représentant son buste, sur lequel était positionnée au niveau de son sein une lampe rouge clignotante, et une flèche désignant la fente où on pouvait voir la pièce de cinq francs tomber dans un oesophage en plastique transparent jusqu’à un pubis de même nature.
Ça se passait au Grand Palais et pour cette somme, ORLAN donnait un vrai baiser d’artiste, pas un bisou enfantin mais un french kiss… Il en a résulté un très grand scandale médiatique, à tel point que la foire internationale d’art contemporain n’a jamais eu autant d’articles de presse classés non pas à FIAC mais à “baiser de l’artiste”. ORLAN a également été invitée sur de nombreux plateaux de télévision.
À la suite de cela, ORLAN a été virée de l’école dans laquelle elle enseignait pour former des animateurs socio-culturels. Ses élèves ont immédiatement fait grève et ont créé des chansons à la gloire du “baiser de l’artiste” et à sa gloire, demandant qu’elle soit réintégrée, ce qui n’a jamais eu lieu…
Il s’en est suivi une période terrible où elle n’avait plus d’argent, elle ne savait pas où dormir, et n’avait pas de quoi manger. Elle a perdu son atelier et beaucoup d’œuvres car on y avait mis les scellés.
ORLAN a finalement réussi un concours pour être professeure dans une école des Beaux Arts à Dijon et il y a eu plusieurs “happy end”. La sculpture a été achetée par une collection publique, le FRAC des Pays de la Loire. Cette oeuvre a voyagé dans le monde entier dont aux Etats-Unis dans l’exposition Wak et l’oeuvre a été réclamée par la FIAC pour ses trente ans d’anniversaire. Elle fut présentée à l’entrée protégée par des vitres et sur le mur en grand était écrit “Le Baiser de l’artiste l’oeuvre qui a le plus impactée l’histoire de la FIAC”.
Robe des MesuRAGEs, robe en draps du trousseau sous verre, 1977
Cette robe est la robe qu’ORLAN a porté lors de ses performances des MesuRAGEs, durant lesquelles elle suit un protocole précis. Elle enfile une robe faite avec les draps de son trousseau, toujours la même jusqu’à usure, complète ou presque. Après avoir mesuré le lieu déterminé à l’aide de son corps en s’allongeant au sol et en traçant un trait à la craie derrière sa tête, puis après avoir comptabilisé le nombre de fois que son corps est contenu dans cet espace grâce à son unité de mesure l’ORLAN-CORPS, elle quête de l’eau, ôte sa robe, la lave en public et recueille l’eau sale de la robe dans un flâcon avec laquelle elle pose telle la statue de la liberté.
Ensuite, ORLAN expose dans des galeries ou des musées ces prélèvements ainsi que les constats, des photographies et des vidéos ainsi que des plaques commémoratives, l’effigie grandeur nature de la dernière pose, la robe ou encore l’étalon ORLAN-CORPS, tous reliquats concrets de ces moments éphémères. Ces performances sont une remise en jeu du corps.
La robe est exposée et insérée dans une boîte entre deux cloisons de verre ou de plexiglas.
On peut lire pratiquement toute l’œuvre d’ORLAN à travers le prisme de la robe, du costume ou du travestissement. Le vêtement est pour l’artiste une meilleure interface que la peau. On ne choisit pas sa peau, mais grâce au vêtement, on peut se créer une seconde peau, une carte de visite au plus proche de ce que l’on est, de l’image qu’on veut produire, de sa culture, de ses goûts.
Petite suite d’oreillers : multiples raisons pour ne pas dormir, 1977
La naissance d’ORLAN sans coquille, effigie, photo collée sur bois et détourée,1977
Cette œuvre est composée d’une effigie ORLAN revisitant le célèbre tableau de Sandro Botticelli, La Naissance de Vénus (1484-1485), mais sans arborer de coquille.
ORLAN est nue, la coquille est représentée par un amas de draps de trousseau post strip-tease comme une chrysalide solide dont on ne sait pas quel corps va naître..
Dans cette œuvre, Botticelli a fait avec des pinceaux telles les retouches beauté faite grâce actuellement Photoshop, soit des retouches beauté : enlever les rides, poils, boutons, taches, pores… ORLAN a quant à elle utilisé ce logiciel pour déconstruire la beauté fabriquée par Botticelli. Il s’agit d’une photo noir et blanc de son corps collée sur bois et détourée en échelle 1.