Quelques mois avant de la sortie de son premier album musical “Le Slow de L’Artiste”, ORLAN réalise une installation artistique et immersive au CENTQUATRE Paris, conçue pour teaser son futur projet musical. L’album est présenté en avant-première dans cette installation, en boucle, toute la journée. Une projection vidéo illustre chacune des chansons, accompagnée d’un karaoké permettant au public de chanter les chansons.
Bien sûr, les spectateurs.ices étaient invités à danser, à se rapprocher, à se redécouvrir…. ORLAN tapisse du sol au plafond la salle d’exposition avec des pancartes en carton avec les slogans du projet “JE SUIS SLOWSEXUEL.LE”, “NOUS SOMMES SLOWSEXUEL.LE.S”, “JE SUIS ARTSEXUEL.LE”, “NOUS SOMMES ARTSEXUEL.LE.S”. Ces pancartes furent utilisées par ORLAN lors de sa première manifestation “Je Suis Slowsexuel.le”, qui figure à la fin de son titre éponyme “Je Suis Slowsexuel.le”. Elles sont devenu un point iconographique omniprésent dans le projet. Des boules à facettes et des projections lumineuses créent un espace sensuel et intime. ORLAN a réalisé deux avatars en réalité augmentée à son image, en référence à la pochette de l’album. L’un avec sa perruqe bleue, l’autre avec sa perruque bicolore, tous deux costumée avec sa robe manifeste. Son costume a été réalisé par Beñat Moreno, et a été constitué d’une robe en lycra et d’une cape en mousseline. Il réalise une impression textile en reprenant les slogans des pancartes, le tout en noir et blanc. Avec ce costume, ORLAN devient manifeste, et incarne visuellement son concept. Cette installation sert à ORLAN à réaliser des performances, des manifestations, et un showcase lors du finissage.
Après sa performance Le Baiser de l’artiste, réalisée à la FIAC en 1977, ORLAN propose le slow de l’artiste, son tout premier album « tout slow » ! Elle veut offrir ce qui nous a le plus manqué depuis le 17 mars 2020 : la chaleur humaine, les embrassades, les corps-à-corps… elle souhaite rapprocher les corps après la distanciation physique!
Elle s’est en effet rendu compte que beaucoup de ses assistants n’avaient jamais dansé le slow et s’est dit que ça ne pouvait pas continuer ainsi, et qu’elle devait faire quelque chose pour les jeunes ! Pour ce projet, elle souhaite faire découvrir et relancer cette danse comme un soin thérapeutique dans cette période encore difficile de reconstruction.
ORLAN a écrit les paroles de chaque slow, qu’elle a ensuite proposés à des musicien.ne.s afin de créer la mélodie et de chanter ses textes. Elle a inséré ensuite sa voix dans la musique, en collaboration avec la personne invitée.
Cet album regroupe les vingt slows extraordinaires créés par ORLAN en complète osmose avec des artistes fantastiques : Sir Alice, Jean-claude Dreyfus, Terrenoire, Les Tetines Noires, Les Chicks On Speed, Mimosa, Yael Naim, Tentative, Regis Campo, Myope, Blue Carmen, Les Sans Pattes, La Femme, Romain Brau, Charlie Morrow, Demi Mondaine, Charlemagne Palestine, Kat May Et Iury Lech.
Le vinyle est en vente à la FNAC et sur toutes les plateformes. Plusieurs clips ont étés réalisés pour illustrer visuellement le propos d’ORLAN : elle réalise “Je suis slowsexuel.le” avec Sir Alice et “Les corps de métiers m’excitent” avec Tentative. Un livre sera édité avec les textes écrits par l’artiste. ORLAN a performé à plusieurs reprises avec des musicien.ne.s dont Demi Mondaine sur Culture Box.
LES PHAGES D’ORLAN, nouveaux Bâtiments OMICS, Institut PASTEUR, invitation dans le cadre de l’ORGANOÏDE de Fabrice Hyber, 2018
Après son exposition Le boeuf sur la langue (2010), ORLAN a eu le plaisir d’être invitée dans le projet ORGANOÏDE créé par son ami et académicien Fabrice Hyber et Olivier Schwartz. Il s’agit d’une banque de données d’images réalisées par des artistes pour accompagner les recherches scientifiques de l’Institut Pasteur.
Dans le cadre de ce projet, elle a eu l’opportunité de collaborer avec le chercheur Shahragim Tajbakhsh, responsable et expert de l’unité Cellules souches et développement dont ORLAN est passionnée.
Après avoir longuement discuté avec lui, elle a voulu travailler avec ses propres cellules souches, et elle a proposé à l’Institut Pasteur un projet allant dans ce sens, qui a été refusé par le comité éthique car il est interdit en France de travailler avec ces propres cellules. Comme quoi, le corps et son utilisation est politique et social. Notre corps ne nous appartient pas.
Finalement, l’Institut Pasteur, par l’intermédiaire de Fabrice Hyber, lui a proposé d’intervenir artistiquement dans leurs nouveaux bâtiments, OMICS, au sein du hall des bâtiments Simone Veil et Alexandre Yersin.
ORLAN a réalisé un environnement complet à partir d’images très colorées de ses cellules et de virus comme dans Le bœuf sur la langue, mais dans une autre version. Les mots inclus dans ces images très colorées arlequinoïdes étaient par exemple le mot « rage », « pasteurella pestis », « vaccin », ou encore « chercheuse », terme qu’ORLAN apprécie beaucoup car il souligne la féminisation des noms de métiers, alors que Marie Curie a beaucoup souffert en tant que femme d’être chercheuse parmi les chercheurs.
Les images ont été installées dans des caissons lumineux et sur un revêtement de sol, sur et en dessous de gradins et sur des tables rondes hautes recouvertes de cet imprimé. Le point final étant un très grand tondo, installé en haut sur le mur blanc en face des gradins.
Pour l’exposition “Chapeaux! Hommage à Robert Fillliou” le commissaire Raphael Cuir à proposé à plusieurs artistes dont ORLAN de créer une nouvelle œuvre. ORLAN aimait beaucoup l’artiste Fluxus et son œuvre a voulu rendre femmage à sa Galerie Légitime. Elle a demandé à ses ami.e.s, des personnalités du monde de l’art pour la plupart, de réaliser une photo en posant avec un chapeau.
ORLAN les a transférés sur des fanions de guirlandes de fête foraine créant une immense guirlande avec un chapeau melon dans une des extrémités. Elle a ensuite plié la guirlande en la roulant le plus serré possible pour que rentre le plus de portrait dans le chapeau. Lorsqu’il était extrêmement plein, elle a arrêté l’oeuvre. Cette installation est actuellement dans son hall d’accueil de son STUDIO créant une sorte de fête dès l’entrée en perpétuant le concept de “fête permanente” dont parlait Robert Fillliou.
Un Boeuf Sur La Langue, La Nuit Blanche, Paris, France,2012
ORLAN crée une installation lumineuse pour la nuit blanche le 6 octobre 2012 à Paris.
L’artiste met en lumière, en scène, des mots qu’elle projetait depuis un bateau mouche effectuant le trajet Grenelle-Ivry, grâce à un canon à lumière, sur les deux rives des façades parisiennes. Mots en mouvements, mots-balises, spectres verbaux glissant sur les demeures riveraines, offerts à la vue des noctambules, à leur réflexion, à leur rêverie.
Les mots étaient tirés de son installation Un Boeuf sur la langue : AVENTURE, AVEC, COURAGE, ERRANCE, GENRE, HYBRIDATION, PANIQUE, SOLITUDE, SURFEMME, TRANSGRESSION. Il y avait plusieurs points dans la ville proche de la seine ou des spectateur.e.s pouvaient voir l’installation et échanger sur ce que ces mots leur évoquaient. Dans un second temps, ORLAN avait organisé avec France Culture au Palais de Tokyo l’émission Mauvais genres de François Angelier ou des invité.e.s avaient étés invités par l’artiste pour parler d’une manière savante des mots projetés dans la ville. Il y avait Christine Buci-Glucksmann, Cynthia Fleury, Maria Bonnafous-Boucher, Jean de Loisy, Bernard Blistène, Ruwen Ogien, Jean-Pierre Dionnet, Jean Baptiste Thoret, Pacôme Thiellement.
“LES MOTS DÉFINIS DANS LES DICTIONNAIRES SONT DÉFINIS, RELUS, RECODES, SUIVANT LES CONTEXTES, LES ÉVÉNEMENTS POLITIQUES, LES IDÉOLOGIES DU MOMENT ET LES MODES PAR CEUX QUI S’EN SERVENT C’EST A DIRE TOUT LE MONDE.
ET PAR TOUT LE MONDE QUI REPLACE CES MOTS DANS UN LANGAGE AUTRE QU’IL HYBRIDE, RÉINVENTE LES MOTS QUI SONT AUSSI UTILISÉS PAR LE PEUPLE QUI MANQUE.
NOUS PROJETONS DANS CES MOTS NOS EXPÉRIENCES, NOS VÉCUS, NOS SOUVENIRS.
DANS CES MOTS LES ÉMOTIONS DE NOTRE HISTOIRE ET NOS SAVOIRS SE MÊLENT.
CERTAINS MOTS ONT EU LEUR TEMPS, SONT DEVENUS USES, OBSOLÈTES, DÉMODÉS, GALVAUDÉS, D’AUTRES RESSURGISSENT…
LE DIRE EST DÉJÀ DANS L’ACTION, L’ACTION EST CRÉATIVE ET PARTIE PRENANTE DU PAYSAGE MENTAL DANS LEQUEL ON PENSE ET QUI PARLE À TRAVERS NOUS.”
En 2011, ORLAN présente Drap-Peaux Hybridés dans l’exposition Paris-Delhi-Bombay au Centre Pompidou organisée par Sophie Duplaix et Fabrice Bousteau. L’artiste a créé un énorme drapeau hybridé indien et français en sequins, intitulé Draps-peaux hybridés de 7 m x 5 m, qui a été installé à l’entrée de l’exposition, avec un plafond technique composé de ventilateurs et de lumières. Le vent couplé aux lumières donnait une illusion de programmation LED.
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Un Boeuf Sur La Langue, Musée des Beaux Arts de Nantes, Chapelle de l’Oratoire, France,2010
En 2010, ORLAN a élaboré l’exposition Un boeuf sur la langue, pour laquelle elle a créé un velours de soie imprimé par les établissements de soierie Brochier avec un dessin montrant virus, phages, cellules de sang, de peau et de muscle, presque uniquement pour le plaisir de toucher et de voir cette matière très vibratoire, très picturale avec laquelle elle a créé des sièges, des robes, des œuvres et des espaces imitant des vitraux.
Ces robes habillaient des mannequins noirs et étaient noires de dos, mais très colorées de face. Les meubles étaient notamment composés d’une table avec un plateau tournant et d’un très grand banc semi circulaire composé de tabourets sur roulettes s’interpénétrant, banc sur lequel le public s’est assis lors des multiples discussions organisées au cours de l’exposition au sujet des mots figurants dans l’espace. Les participants pouvaient soit rester dans la conversation de manière collective, soit faire rouler leur siège et se détacher du groupe et la parole redevenait individuelle.
Le concept de l’exposition reposait sur le mélange du design, de la mode, de l’art, de la sculpture, des textes et de l’imagerie médicale dans un même lieu, le musée des Beaux-Arts de Nantes.
En entrant dans l’installation, tout était noir et on ne comprenait pas ce que les mannequins tenaient. L’ambiance était lourde, inquisitionnelle, presque morbide. En avançant dans la chapelle de l’oratoire, petit à petit il était possible de lire les textes comme « dire », « athée », « sur-femme », symbiotique »… Et, en même temps, voir le devant des vêtements fabriqués avec ce velours de soie très coloré, comme une arlequinade.
Drive-In : ORLAN Remix, Abbaye de Maubuisson, France,2009
Drive-in : ORLAN REMIX, l’installation unlimited présentée dans la plus grande salle de l’abbaye de Maubuisson ne met pas seulement en exergue la tyrannie des conventions sociales, elle lui substitue un espace de liberté où d’autres idéaux de vie deviennent possibles.
Symbole des contraintes sociales attachées au mariage (le souci du luxe et de l’apparence), l’énorme limousine gonflable se révèle être un simulacre. Loin de cette standardisation et en écho au titre générique de l’exposition : “Unions mixtes, mariages libres et noces barbares”. ORLAN pointe l’absurdité du racisme et met en perspective l’évidence de la mixité et de l’hybridation.
Le motif récurrent du manteau d’Arlequin présent dans la vidéo projetée en grand sur le fond de la grange ainsi que sur les vitres de la limousine (transformées pour l’occasion en vitraux) agit comme une métaphore. Il substitue à une vision lisse et ordonnée du monde, à un patchwork de combinaisons et de devenirs. Au son du Paso Doble et dans une ambiance de bal populaire, ORLAN fait danser ses cellules de peau, filmées en macro, avec celles d’autres humains et espèces animales. Une fois de plus, elle utilise ainsi son corps pour repousser les tabous et défendre une réalité en devenir et montre ce dont nous sommes fait tous et toutes quelle que soit notre couleur de peau.
No-comment est une sculpture-installation créée contre le harcèlement du football. Elle est composée d’une grande croix faite de châssis et de toile tendue, sur laquelle est projetée une vidéo dans laquelle ORLAN a mixé le son des matchs de foot et de la messe, créant une bande-son entre rumeurs et clameurs.
Au pied de la croix, il y a une centaine de ballons de football où ORLAN a fait imprimer des extraits du cantique des cantiques les plus érotiques.
Un des ballons est sacralisé sur un socle blanc carré en bois et préservé par une cloche de pléxiglass.
ORLAN interroge le phénomène de société qu’est le football qui nous envahit.
Elle fait le parallèle entre religion et football, c’est pour cela qu’elle mélange le son de la messe et des matchs car dans les deux cas il y a rituel et culte.
Suture-Hybridation-Recyclage, Espacio Artes Visuales, Murcia, Espagne,2009
On peut lire pratiquement toute l’œuvre d’ORLAN à travers le prisme de la robe, du costume ou du travestissement. Le vêtement est pour l’artiste une meilleure interface que la peau. On ne choisit pas sa peau, mais grâce au vêtement, on peut se créer une seconde peau, une carte de visite au plus proche de ce que l’on est, de l’image qu’on veut produire, de sa culture, de ses goûts se construire sa carte de visite et ce que l’on veut être.
ORLAN réalise en 2009 l’installation Suture-Hybridation-Recyclage dans laquelle elle hybride sa garde-robe suivant un même protocole avec David Delfin, Maroussia Rebecq et Agatha Ruiz de la Prada en leur demandant de trouver un moyen d’assembler deux de ses vêtements différents pour faire se rapprocher des temps, des matériaux, des stylistes et des moments de son histoire. Maroussia Rebecq a coupé deux vêtements et mis un petit lacet jaune fluo pour les rassembler, David Delfin a mis des rubans pleins d’agrafes, permettant de pouvoir les désolidariser et de les raccrocher à un autre vêtement créant ainsi une hybridation ou plutôt un assemblage temporaire et des hybridations multiples mouvantes.
Agatha Ruiz de la Prada, quant à elle, a proposé une solution plus radicale. Elle a soigneusement sélectionné dans son musée de très belles robes, les a coupées en deux et a scindé les vêtements d’ORLAN en deux à partir de la taille et les a assemblés.
Ainsi, chaque robe était recomposée avec une moitié de la robe d’Agatha Ruiz de la Prada, et une moitié des robes de la garde robe d’ORLAN dont je ne connais pas forcément le styliste. ORLAN a gardé depuis l’adolescence toute sa garde-robe.
Portraits de mon époque, miroirs avec récipients hermétiques contenant : sang, pétrole, eau polluées des canaux de Venise, or, sequins, Venise, GLASSTRESS 2009
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Le Manteau d’Arlequin, Liverpool,2007
Dans la préface du Tiers-instruit, intitulée “Laïcité”, Michel Serres décrit l’Arlequin qui, ayant progressivement enlevé toutes ses couches de vêtements patchwork durant un tour du monde, présente une peau elle aussi sous forme de patchwork. ORLAN a été très inspirée par cet ouvrage qu’elle lira durant la performance Biopsie.
Cette performance sous la forme d’une intervention médicale a été réalisée en 2007, lorsqu’ORLAN a été invitée en résidence durant trois mois à l’université de Perth en Australie où ils ont créé le laboratoire SymbioticA par l’intermédiaire d’Oron Catts et de Ionat Zurr dans le département d’anatomie et de biologie humaine en collaboration avec Jens Hauser, technicien du BioArt.
La mise en scène était minimale : autour du lit d’hôpital, sur lequel ORLAN se trouvait, vêtue d’un tissu arlequin, se trouvait deux draps du même tissu, l’un en velours et l’autre en satin.
Une incision en forme de losange a été pratiquée au pli de l’aine par Fiona Wood, chirurgienne spécialiste des grand.e.s brûlé.e.s.
A la suite de cette intervention médicale, a été réalisée l’installation “Le manteau d’Arlequin”.
Pièce Lumineuse, Palais de Tokyo, Paris, France, 2005
Pièce lumineuse est une installation qu’ORLAN a créée avec l’aide de l’architecte Philippe Chiambaretta et qui a été exposée au CCC de Tours en 2004, commisaire Marc Sanchez et Jérôme Sans, puis au Palais de Tokyo à Paris en 2005.
Il s’agit d’une très grande pièce lumineuse aux parois convexes par endroits. Lorsque l’on rentrait dans la pièce, on pouvait écouter le son de la vidéo qui était sur un petit écran tel un cartel à l’extérieur de la pièce.
Pour cette installation, ORLAN a complètement retravaillé l’image de sa chirurgienne Dr. Marjorie Kramer, qui elle-même doit retravailler son image.
Un peu de temps … et vous ne me verrez plus … un peu de temps … et vous me verrez, Espace Lyonnais d’art contemporain, 1995
ORLAN crée l’installation “Un peu de temps … et vous ne me verrez plus … un peu de temps … et vous me verrez” en 1995 pour la biennale d’art contemporain de Lyon dans la continuité des opérations-chirurgicales-performances.
L’artiste peint les murs et le plafond de la cage d’escalier de l’Espace Lyonnais d’Art Contemporain dans le même vert fluo que le bloc opératoire à New York pour la 7ème opération dite Omniprésence. Dans le plafond, il y avait un énorme scialytique à trois bras et trois spots lumineux ainsi que quatre écrans ou étaient diffusées une vidéo des opérations integrés dans le plafond. Le titre est inscrit en grand dans l’installation sur le mur, sur le sol, sur un plateau tournant…en fonction de la version.
Plus tard, la pièce a été achetée par Thierry Raspail a fait acheter pour la collection du musée d’art moderne de la ville dont il était alors le directeur.
OMNIPRÉSENCE II, New York, Galerie Sandra Gering, 1993
OMNIPRÉSENCE II est la pièce majeure des opérations-chirurgicales-performances.
Il s’agit d’une installation photographique présentée sous forme de work in progress dans la galerie Sandra Gering reposant sur deux idées : montrer ce qui d’habitude est tenu secret et établir une comparaison entre l’autoportrait fait par la machine-computer et l’autoportrait fait par la MACHINE-CORPS. Pour ce faire, ORLAN avait disposé dans la galerie 40 diptyques en métal laqué en rouge marron comme le sang séché qui correspondaient à 40 jours d’exposition. Sur le bas du diptyque : une photo d’écran montrait l’image d’un visage réalisé à l’aide d’un logiciel de morphing.
ORLAN a prélevé « l’entre deux » c’est-à-dire : l’image exacte du milieu conçue à partir de son visage hybridé à un portrait de ses personnages de référence dans l’Histoire de l’Art et ce sans retouche.
En haut, de l’autre coté du diptyque, ORLAN plaçait chaque jour à l’aide d’aimants l’image du jour, un autoportrait fait par la MACHINE-CORPS, d’un visage tout d’abord avec des pansements, puis avec des couleurs : du bleu au jaune en passant par le rouge ; l’ensemble passablement enflé. Une plaque de métal était installée entre ces deux images et était gravée avec les mots : entre-deux et la date du jour.
Le dernier jour, l’installation était complète et par la même l’exposition complète et terminée.
Mise en scène pour un grand Fiat, Festival d’art électronique, 1986
La vidéo est constituée de plusieurs séquences, chacune présentée par ORLAN telle une spectatrice qui annonce le titre de chaque clip, dont une « Sainte-ORLAN fait sortir le feu de son cul ! » ; « Sainte-ORLAN sort un grand lapin de son sexe » ; « ORLAN travestie en Sainte-ORLAN lance des flèches et retourne son cœur pour quelques paillettes » ; « Sainte-ORLAN s’inscrit ton sur ton entre ses pères et tonsure » …
Avec très peu de moyens, ORLAN retravaille la vidéo en post-production avec des effets spéciaux très avant-gardiste pour l’époque. A cette occasion, elle crée un masque imprimé avec une photo de sa vulve. Elle utilisera cet accessoire à de nombreuses reprises par la suite notamment dans sa performance “Kiss on pussy”. Elle est vêtue d’une robe en toile photographique représentant son corps nu qu’elle avait créé pour sa performance “S’habiller de sa propre nudité”. Mise en scène pour un grand fiat est une vidéo humoristique. Dans cette œuvre, ORLAN intègre un texte qu’elle avait écrit à la mort de son père qui avait pour habitude la nuit de poser des lucioles sur son chapeau. Le texte dit « Tu as mis toutes les lucioles de la terre autour de ton chapeau et tu t’es enfoncé dans la nuit je sais désormais d’où viennent les étoiles. » La vidéo parle de ses deux pères : un pour la vie, François, un pour son art, Marcel et sa tonsure en étoile.
ORLAN a présenté cette vidéo dans une installation multi-écrans dans un chapiteau aménagé dans le cadre du Festival d’Art Électronique à Toulouse en 1986.
Étude documentaire : Le Drapé-Le Baroque : Skaï and Sky et vidéo. Installation d’une Vierge noire sur fond de briques noires avec deux chevalets noir et blanc, 1985
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Étude documentaire : Le Drapé-Le Baroque : Skaï and Sky et vidéo. Installation et Effigie des Vierges Blanche et Noire en Assomption sur Moniteur Vidéo Jouant des Pistolets, 1985
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ART-ACCÈS-REVUE, installation de minitels 1982-1987
En 1980 un minitel, l’ancêtre de l’internet, était donné à chaque foyer mais sans avoir anticipé un contenu intéressant
ORLAN s’en est emparé afin de lui donner des contenus artistiques. Elle a donc fondé en 1982 ART-ACCÈS-REVU, une revue d’art consultable sur Minitel, co-produite par Frédéric Develay qui cherchait, entre autres, à démocratiser l’art.
ORLAN a invité des artistes de la poésie visuelle, des musicien.ne.s, des vidéastes, des littéraires, des philosophes et des plasticien.ne.s à penser une œuvre (ou plusieurs) en utilisant les énormes pixels et les 8 dégradés de gris qui constituaient le Minitel.
Il s’agissait des meilleurs artistes internationaux, soigneusement choisis parmi celles et ceux travaillant in situ et/ou avec des problématiques conceptuelles. Des artistes capables de lutter avec ou contre les contraintes, pouvant détourner, contourner les difficultés, et se poser les problèmes du médium qu’ils investissent.
Deux clés sont mises à la disposition du public pour une meilleure compréhension des œuvres et des artistes. Les consultants le désirant pourront faire apparaître sur leur écran deux pages complémentaires, une écrite par l’artiste luimême et précisant sa position, son angle d’attaque, expliquant pourquoi il a choisi de répondre au et par le Minitel de cette manière. Une autre page donnée à un critique choisi par l’artiste (et non le contraire) présentera en des termes clairs, non jargoniques, l’artiste au public. Seuls les artistes sont là pour transgresser, décliner, jouer, tirer tous les possibles de ce nouvel outil.
Les oeuvres qui en découlent se situent souvent en contre point (Bernar Venet, Ange Leccia, Vera Molnar, Aldo Spinelli) du vidéotex habituel, ou imitent de manière ironique les services en s’y glissant malicieusement (Jean-François Bory, Alain Snyers, Jean-Claude Lefèvre).
La revue donnait tous les deux mois des œuvres supplémentaires et alimentait des rubriques tenues par des artistes (Ben, Charles Dreyfus, Scarpetta, Sarenco) et prenait en compte les questions du grand public en leur donnant des réponses et le droit de réponse. ORLAN a organisé des nuits en compagnie d’un Buren, Didier Bay, Léa Lublin, Morellet…
Pour nos surprisesparties, n’est-il pas savoureux de faire l’amour déculpabilisé par Sainte-ORLAN qui clignote du sein et des yeux, remplaçant avantageusement les saintes de Lisieux ou d’ailleurs avec leurs petites lumières de couleur, ce Minitel moderne et froid pouvant devenir suivant l’artiste, baroque, ironique ou kitsch.
La poésie et la littérature étaient les partenaires déjà testées et favorites du Minitel, une nouvelle manière d’écrire/de lire est née, une nouvelle poésie visuelle (Frédéric Develay, Sarenco, Jil Wolman).
Côté musique, le Minitel n’avait pas de son ! Les musiciens, tel Franck Royon Le Mée, proposèrent des partitions graphiques. Les musiciens jouaient sur la plastique des partitions ou sur des partitions injouables tels que Gean-Yves Bosseur, Alain Savouret, Martin Davori Jagodic, Pierre Mariétan, Michel Redolfi, Max Neuhaus.
ORLAN a plusieurs fois montré de grandes installations constituées d’empilement de quantités de Minitels avec les images réalisées.
Cette installation fut présentée par Jean Paul Lyota dans l’exposition Les Immatériaux du Centre Pompidou, 1985.
Panoplie d’une fille bonne à marier est une installation interactive en trois panneaux constitués de faux carrelage noir. Au centre se trouve une effigie d’ORLAN grandeur nature, à échelle 1, créée avec une photographie en noir et blanc de son corps nu, photographié et colorée en rose tyrien, collée sur bois et détourée.
De chaque côté, les éléments en faux carrelage blanc représentaient un porte-jarretelle, une jupe longue avec dentelles, un soutien-gorge avec des œufs durs coupés en deux, en plastique collés sur chacun des seins, et un sexe orné de persil en plastique.
Ce personnage pouvait être habillé et déshabillé. C’était très drôle.
ORLAN était pionnière, il n’y avait pas d’autres artistes qui faisaient cela avec la photo. Elle a fait sortir la photographie de sa platitude, de son enfermement dans le cadre et sur le mur. Elle a voulu redonner aux représentations du corps une présentation dans l’espace, pour créer un sfumato entre figuration et refiguration.
Étude Documentaire : Le Drapé-le Baroque. Chapelle élevée à moi-m’aime (Mise en scène pour une sainte), Espace Lyonnais d’art contemporain, 1980
La Chapelle élevée à moi-même (mise en scène pour une Sainte) est l’une des œuvres-clés de la série de l’Etude Documentaire : le Drapé-le Baroque. Elle condense divers aspects de la réflexion de l’artiste sur le baroque en une extravagante installation sensorielle. Montée pour l’exposition Made in France à l’Espace lyonnais d’art contemporain, la chapelle monumentale mesurait 10m² x 10m².
A la fois installation et lieu de performance, la Chapelle fonctionnait comme une œuvre d’art en l’absence de l’artiste et comme un décor conçu pour la performance. L’entrée était décorée de tentures artistqiuement drapées et surmontées d’une photo en noir et blanc Sein unique, Monstration phallique. Une fois entrée, le visiteur était confrontée à un théâtre personnel constitué d’éléments réels, artificiels et virtuels en 3D : une statue de Sainte-ORLAN en résine, un seul sein dénudé et un doigt levé vers le ciel, des quantités de fleurs en plastiques mélangées à des lys et à des arums, un hologramme représentant un ange, des colombes vivantes. Des plaques en marbre vrai et faux et des photographies d’ORLAN en madone étaient posées sur le sol devant la statue, et une série de colonnes de l’Opéra de lyon formait un demi-cercle autour d’elle. Derrière la statue, elle avait placé une grande auréole formée de miroirs, un moniteur vidéo qui montrait l’espace et une partie de son visage sculpté, accentuant l’effet de perspective créé par la combinaison des éléments architecturaux. Le titre renvoie à sa propre canonisation ironique, à son appropriation du rôle de la Sainte et la désignation par elle-même d’un lieu destiné à ce culte.
Déshabillage, habillage, rhabillage, libres et changeants, Installation photographique interactive,1977
Déshabillage, habillage, rhabillage, libres et changeant est une installation de 1977 invitant le public à faire tourner des morceaux de photographie du corps d’ORLAN, collés sur bois, pour tour à tour l’habiller en madone ou la déshabiller, mettant en place une image d’ORLAN et des images intermédiaires très étonnantes.
Les images construites et déconstruites mêlant la photo couleur et la la photo noir et blanc, fabriquaient des séries successives, un ensemble de photographies et très déréglées et intéressantes visuellement exposées dans sa rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie par Jérôme Neutres en 2017, “ORLAN en Capitales” et dans beaucoup d’autres expositions dont au musée des Abattoirs à Toulouse, curatrice Annabelle Ténèze, et recemment au 104 dans l’exposition intéraction “Fête foraine”, dont le curateur sont José Manuel Álvarez et Fabrice Bousteau.
Têtes à claques, jeu de massacre, installation photographie interactive, 1977
En 1977, ORLAN a créé l’œuvre “Tête à claques, jeu de massacre”, que nous considérons aujourd’hui comme les premiers témoignages de son intérêt pour l’interactivité entre œuvres et public préfigurant son utilisation des nouvelles technologies.
Il s’agissait d’une installation utilisant des photographies du visage d’ORLAN détourées et collées sur bois. Le public était invité à taper avec une boule en tissu sur les têtes pour les faire tomber. Elles tombaient en faisant du bruit et remontaient en faisant un autre bruit comme dans une fête foraine.
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Fragments de corps, photos collées sur bois et détourées, Caldas da Rainha, Portugal, 1977
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Tableaux vivants, situation-citation, 1976/1977
ORLAN a créé beaucoup d’autres pièces d’après des œuvres importantes de l’Histoire de l’Art en faisant des tableaux vivants avec La Maja desnuda de Goya, La Vénus de Botticelli et La Grande Odalisque…
ORLAN en Grande Odalisque d’Ingres est une photographie en noir et blanc de la série des Tableaux vivants (1977-78), une œuvre pendant du célèbre tableau de Jean-Auguste Dominique Ingres. Extrait autonome d’une importante installationprésentée à l’occasion de l’exposition Tendances contemporaines (1977) à l’Espace Lyonnais d’Art Contemporain. La photographie y était reproduite en différents formats disposés dans l’espace sous des oreillers également de dimensions de plus en plus grande uni à l’exacte dimension du tableau d’Ingres uni à la dimension du corps d’ORLAN et 2 autres qui outrepassaient la dimension du corps qu’étaient dans la démesure.
Fabriqués à partir des draps du trousseau et censés être la représentation physique de celui photographié, oreillers et photographies étaient suspendus à l’aide de crochets de bouchers et d’oreilles en plastiques aux quatre coins desoreillers faisant un clin d’œil joueur aux confidences sur l’oreiller. Le but d’ORLAN à travers cette installation était d’interroger la notion d’échelle inhérente aumédium photographique et de questionner les accessoires féminins stéréotypés du tableau d’Ingres.