Tangible Striptease en Nanosequences, Centre des Arts, Enghien-les-Bains, Paris-Diderot University, Paris, France, 2016
ORLAN réalise “ Tangible striptease en nanoséquences” au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains et à l’Université Paris Diderot jeudi 02 juin 2016 dans le cadre du festival Bains Numériques. Elle collabore avec Mael Le Mée et Sup’Biotech.
Cette œuvre est un autoportrait sous forme de performance biotechnologique, une photo instantanée d’un moment biologique. Dans cette expérience digitale et numérique, l’ORLAN-CORPS se mesure au doigt et à l’œil du public par la médiation des bactéries qui y vivent en symbiose, co-auteur.e.s de toute identité humaine. Ce que l’on appelle désormais le microbiote. L’ORLAN-CORPS devient espace public, le temps d’un « striptease à l’échelle nanométrique ». ORLAN cultive alors sa flore buccale, vaginale et intestinale.
ORLAN souhaite démontrer que, pour une femme, le striptease est un « impossible », car elles ne peuvent pas nous dévêtir de toutes les images qui les habillent et de tous les fantasmes, de tous les standards de beauté, de tous les a priori qui les recouvrent et les empêchent d’être vues. Ce sont des vêtements de plomb qui collent à la peau, qui font écran.
Le manteau d’Arlequin, FACT (Foundation for Art and Creative Technology), 2015, Liverpool
Cette œuvre in progress, réalisée en 2007 et plusieurs fois exposée, mêle projections vidéo des cellules d’ORLAN collectées lors de la performance Biopsie et combinées avec celles d’autres souches humaines et animales, boîtes de pétri et bioréacteur permettant la culture in vitro de ces cellules. ORLAN réalise cette œuvre avec Jens Hauser et un laboratoire qui permettait de maintenir les cellules en vie.
ORLAN a créé un bioréacteur, qui simule la tête de l’Arlequin, transparent et l’on voit le liquide rouge nourrissant les cellules et les trois polymères sur lesquels elles étaient attachées. C’était comme si un visage en mouvement agitait le liquide.
Dans le manteau d’Arlequin en plexiglas fluorescent possédant un côté fluorescent jaune et l’autre fluorescent rouge, se trouvaient des boîtes de Pétri destinées à recevoir les polymères et cellules mortes.
Cette installation interroge la fragilité de la vie en montrant des cellules vivantes, mortes ou en train de mourir et des projections représentant les cellules dans ces différents états. Les cellules élevées dans le bioréacteur sont sans défense, sans immunité, et celles qui survivent le plus longtemps sont les plus jeunes et fortes. Nous sommes loin d’une hybridation.
Biopsie, Le manteau d’Arlequin, École d’anatomie et de biologie humaine, Laboratoire SymbioticA, Université de Perth, Australie 2007
Dans la préface du Tiers-instruit, intitulée “Laïcité”, Michel Serres décrit l’Arlequin qui, ayant progressivement enlevé toutes ses couches de vêtements patchwork durant un tour du monde, présente une peau elle aussi sous forme de patchwork. ORLAN a été très inspirée par cet ouvrage qu’elle lira durant la performance Biopsie.
Cette performance sous la forme d’une intervention médicale a été réalisée en 2007, lorsqu’ORLAN a été invitée en résidence durant trois mois à l’université de Perth en Australie où ils ont créé le laboratoire SymbioticA par l’intermédiaire d’Oron Catts et de Ionat Zurr dans le département d’anatomie et de biologie humaine en collaboration avec Jens Hauser, technicien du BioArt.
La mise en scène était minimale : autour du lit d’hôpital, sur lequel ORLAN se trouvait, vêtue d’un tissu arlequin, se trouvait deux draps du même tissu, l’un en velours et l’autre en satin.
Une incision en forme de losange a été pratiquée au pli de l’aine par Fiona Wood, chirurgienne spécialiste des grand.e.s brûlé.e.s.
A la suite de cette intervention médicale, a été réalisée l’installation “Le manteau d’Arlequin”.